La consommation régulière et quotidienne de sucre a des effets délétères sur la santé de la peau et accélère le vieillissement cutané.
Le phénomène de glycation : trop de sucre, et la peau vieillit plus vite !
Le processus de glycation survient lorsque les molécules de sucre se lient aux protéines de l’organisme. Cela forme des produits de glycation avancée (AGEs), issus de la réaction de Maillard. Une fois formés, ces produits sont irréversibles : les protéines glyquées ne peuvent plus être détruites ou éliminées des cellules où elles s’accumulent.
Les AGEs détériorent les fibres de collagène et d’élastine, ces protéines essentielles qui assurent fermeté et élasticité à la peau. Le collagène, protéine fibreuse des tissus conjonctifs, garantit leur résistance et leur fermeté. L’élastine, quant à elle, permet aux tissus de retrouver leur forme après étirement ou compression.
Dans les vaisseaux sanguins, la glycation rigidifie les parois vasculaires, favorisant le développement et l’aggravation de certaines maladies cardiovasculaires. Au niveau du derme, les fibres de collagène et d’élastine deviennent rigides, perdent leur souplesse et peuvent se rompre. Ce processus entraîne l’apparition de rides, le relâchement de la peau et une perte de tonicité.
Si l’on ne peut stopper complètement la glycation, celle-ci s’intensifie avec l’âge, lorsque la production naturelle de collagène et d’élastine diminue. Toutefois, certaines mesures permettent de ralentir le phénomène et le vieillissement cutané associé au stress oxydatif. Diminuer les apports en glucides et en sucres constitue une stratégie essentielle.
La glycation engendre également des dommages collatéraux. Les fibres glyquées stimulent la production de radicaux libres, ces molécules instables capables d’endommager l’ADN, les protéines et les membranes lipidiques des cellules. Ce stress oxydatif chronique accélère non seulement le vieillissement cutané, mais aussi celui de nombreux organes. Par ailleurs, les cellules deviennent incapables de synthétiser les molécules qui maintiennent la jeunesse de la peau : acide hyaluronique, collagène, élastine, laminine.
L’excès de glucose sanguin provoque une surproduction de radicaux libres. Lorsqu’ils dépassent les capacités des systèmes antioxydants naturels de l’organisme, le vieillissement cellulaire s’accélère. Ce déséquilibre peut également fragiliser le système immunitaire et favoriser l’apparition de pathologies inflammatoires chroniques.
Heureusement, une alimentation riche en fruits et légumes, sources d’antioxydants, peut aider à neutraliser ces radicaux libres et à protéger les cellules.
Les AGEs, source d’inflammation chronique aux effets délétères sur la peau
Les AGEs favorisent aussi une inflammation chronique. Or, de nombreuses affections cutanées comme l’acné, l’eczéma ou la rosacée sont directement liées à l’inflammation. Les cellules de la peau possèdent des récepteurs spécifiques (appelés RAGE) qui, en présence des AGEs, déclenchent la libération de cytokines pro-inflammatoires. Ce processus attire les cellules immunitaires vers les zones enflammées et déclenche plusieurs réactions :
- une surproduction de sébum par les glandes sébacées ;
- un affaiblissement de la barrière cutanée, rendant la peau plus sensible et plus réactive ;
- une dilatation des vaisseaux sanguins provoquant rougeurs et irritations.
L’insuline : une hormone qui participe au vieillissement
La consommation excessive de sucre agit aussi sur le système hormonal, notamment l’insuline et le facteur de croissance IGF-1 (Insulin-like Growth Factor 1), tous deux impliqués dans le renouvellement cellulaire et la santé de la peau. Le pancréas est alors sursollicité pour produire plus d’insuline, ce qui stimule à son tour l’IGF-1. Ce déséquilibre hormonal entraîne une production excessive de sébum, obstrue les pores et favorise l’apparition d’imperfections cutanées. Des études récentes indiquent d’ailleurs que des taux élevés d’IGF-1 sont fréquemment associés à des poussées d’acné chez les adolescents et les adultes.
D’autres effets délétères du sucre sur la peau :
Le sucre nuit également à l’hydratation des tissus, altère la microcirculation cutanée et ralentit les processus de cicatrisation. Il est même observé que des carences nutritionnelles secondaires peuvent apparaître dans une alimentation majoritairement glucidique, par appauvrissement des apports en micronutriments essentiels (zinc, vitamines A, C, E, acides gras oméga-3), eux-mêmes cruciaux pour la santé de la peau et sa capacité de réparation.
Préserver la santé de sa peau passe par l’alimentation :
Pour maintenir une peau saine, il est essentiel de limiter fortement les apports en sucres ajoutés naturels ou non, de réduire les glucides et de consommer raisonnablement des fruits en privilégiant les baies. Une alimentation équilibrée, riche en légumes, en protéines animales de qualité et bonnes graisses (sans oublier les oméga-3), constitue un véritable bouclier contre le vieillissement cutané prématuré. Les produits bruts, entiers et peu transformés, riches en antioxydants, soutiennent l’organisme dans sa lutte contre les AGEs et les radicaux libres.
Il convient aussi de bien s’hydrater et de considérer certains compléments alimentaires capables de protéger les fibres élastiques de la peau : collagène hydrolysé, acide hyaluronique, resvératrol, OPC (oligomères proanthocyanidoliques).
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