Un déséquilibre entre nos apports alimentaires et nos besoins en macronutriments (protéines, lipides, glucides) et en micronutriments (vitamines et oligo-éléments) peut entraîner des carences nutritionnelles, à tout âge. Ces carences peuvent résulter d’une pathologie, mais également de troubles du comportement alimentaire.
Nos habitudes alimentaires influencent directement notre apport en nutriments essentiels. Une alimentation riche en sucres et en glucides est souvent pauvre en vitamines, minéraux, fibres et autres éléments indispensables. Cette consommation déséquilibrée favorise des carences importantes, augmentant le risque de nombreuses maladies ou en étant même à l’origine. La consommation excessive de sucre constitue, par exemple, un facteur de risque majeur pour le développement du diabète de type 2. Or, le diabète peut lui-même aggraver les carences en provoquant une mauvaise absorption des nutriments et une augmentation des besoins en certains minéraux essentiels comme le chrome et le magnésium.
Les liens entre la consommation de sucres, sous toutes leurs formes, et les déficits nutritionnels sont multiples et s’auto-entretiennent.
Les aliments transformés riches en sucre et en glucides souvent utilisés sous forme de farines, tels que les boissons sucrées, confiseries, pâtisseries, mais aussi de nombreux plats préparés industriels, qu’ils soient sucrés ou salés, sont généralement pauvres en nutriments essentiels. Leur consommation fournit beaucoup de calories mais peu de nutriments, ce qu’on appelle des calories vides. À long terme, ce type d’alimentation appauvrit l’organisme en éléments indispensables à son bon fonctionnement.
Un autre problème majeur est que le métabolisme des glucides exige l’utilisation de nombreuses vitamines et minéraux : les vitamines B, le chrome, le zinc, le magnésium, le fer, le phosphore, le sodium et le potassium sont mobilisés pour transformer les glucides en énergie. Lorsqu’une alimentation est principalement composée de glucides (céréales, féculents, farines, produits à base de sucres ajoutés naturels ou non), un déséquilibre s’installe entre les micronutriments consommés et ceux utilisés pour leur assimilation. L’organisme puise alors dans ses réserves, accélérant le développement de carences si l’apport alimentaire ne permet pas de les renouveler.
Ce déséquilibre est encore accentué lorsque les glucides sont consommés sous forme transformée (farines, pâtes, viennoiseries, pains, brioches…) et surtout sous forme industrielle ultra-transformée. Dès la transformation du grain en farine, une partie significative des fibres, vitamines et minéraux est déjà perdue, augmentant la charge glycémique et la pauvreté nutritionnelle du produit.
Par ailleurs, une alimentation riche en sucres réduit l’appétit pour les aliments naturellement riches en nutriments : légumes, poissons gras, œufs, fruits de mer, viandes de qualité. Ceci entraîne des déficits en vitamines A, C, D, E, en vitamines du groupe B, en calcium, magnésium et zinc, et maintient un cercle vicieux de consommation d’aliments appétissants mais pauvres nutritionnellement.
La surconsommation de sucre entraîne également des fluctuations rapides de la glycémie, perturbant la régulation de l’insuline. Des variations importantes et fréquentes d’insuline peuvent nuire à l’absorption de certains nutriments, comme le calcium et le magnésium.
En outre, une alimentation riche en sucres déséquilibre le microbiote intestinal. Elle favorise la prolifération de bactéries pathogènes au détriment des bactéries bénéfiques, compromettant la digestion, l’absorption des nutriments et contribuant à la perméabilité intestinale. L’intestin devient alors poreux, laissant passer dans la circulation sanguine des toxines, des particules alimentaires mal digérées et des agents pathogènes. Ce processus entraîne une inflammation chronique, se manifestant par des ballonnements, douleurs abdominales, diarrhées, constipation. S’il n’est pas corrigé, cet intestin perméable peut déclencher des réponses auto-immunes et inflammatoires : syndrome du côlon irritable, maladie de Crohn, maladie cœliaque, allergies, intolérances alimentaires, maladies auto-immunes et troubles métaboliques. De nombreuses études établissent aujourd’hui des liens avec certaines pathologies neurologiques.
Plus les carences nutritionnelles s’aggravent, plus les symptômes deviennent visibles. La fatigue est l’un des signes les plus fréquents. Chaque carence présente néanmoins des manifestations spécifiques.
Les principales carences nutritionnelles et leurs conséquences :
- Vitamines du groupe B (surtout B1, B6, B9, B12) : fatigue, troubles de la concentration, irritabilité, troubles neurologiques (engourdissements, fourmillements), anémie.
- Vitamine D : fatigue, douleurs musculaires et osseuses, faiblesse musculaire, ostéoporose, fragilité osseuse.
- Magnésium : crampes musculaires, troubles du sommeil, anxiété, palpitations, migraines.
- Iode : goitre, fatigue, frilosité, prise de poids, troubles thyroïdiens.
- Acides gras essentiels (oméga-3) : troubles de l’humeur, troubles de la concentration, peau et cheveux secs, douleurs articulaires, risque cardiovasculaire accru.
- Protéines animales : fonte musculaire (sarcopénie), baisse des défenses immunitaires, fragilité accrue.
Il n’est pas toujours simple de prévenir ces déficits, de nombreux facteurs (environnementaux, physiologiques, génétiques) intervenant dans l’absorption des nutriments. Toutefois, une alimentation équilibrée, riche en aliments entiers, pauvre en sucres ajoutés, modérée en fruits et raisonnable en glucides permet de limiter les risques de carences graves.
Face à une alimentation moderne de plus en plus glucidique, riche en sucres et appauvrie en légumes, protéines animales et graisses de qualité, le recours aux compléments alimentaires devient souvent nécessaire pour corriger les déficits les plus fréquents en nutriments essentiels.
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