Avons-nous besoin de manger des aliments riches en sucre ou encore du sucre ajouté ?
Il peut sembler logique que de consommer des aliments sucrés ou des glucides soit une manière d’apporter à notre corps une source de carburant immédiate, disponible, facile d’utilisation et qui ne demande pas d’effort à notre organisme. Mais ce n’est pas aussi simple et c’est même l’inverse qui se produit. On oublie aussi que le glucose n’est pas le seul carburant que le corps peut utiliser, il y a les lipides et les corps cétoniques fabriqués à partir des acides gras.
Si le corps fait de sa priorité de s’occuper en premier des apports en sucre que nous lui apportons constamment en trop grande quantité au travers des glucides, des céréales, des féculents, du sucre ajouté ou encore des aliments sucrés comme les fruits, c’est parce que le glucose pose problème et peut devenir dangereux dès qu’il dépasse une certaine quantité. Pour rappel, il n’y a que 4 à 5 g de glucose dans la totalité de notre circulation sanguine. Dès que l’on dépasse en quantité l’équivalent d’un morceau de sucre, notre organisme va devoir déployer des stratégies pour revenir à l’équilibre en sécrétant de l’insuline qui va permettre de stocker tout cet excès de glucose sous forme de graisse. Et tant qu’on continue de consommer plus de sucre que notre capacité à le brûler, on va continuer à stocker sans jamais pouvoir utiliser toutes ces réserves.
Le problème est encore plus important avec les fruits et le sucre ajouté dont la teneur en sucre est partagée de moitié en glucose et de moitié en fructose. En effet, le métabolisme du fructose est également problématique et sera transformé puis stocké majoritairement sous forme de graisse notamment dans le foie. Il n’est pas étonnant que les problèmes de foie gras (stéatose hépatique non alcoolique) soient de plus en plus répandus avec la publicité santé qui a été faite autour de la consommation des fruits.
Le sucre et les glucides sont une source de calories autrefois limitée et saisonnière, qui augmentait les réserves de graisses en prévision des pénuries alimentaires, notamment en hiver.
Il y a des dizaines voire des centaines de milliers d’années, le corps humain était métaboliquement beaucoup plus performant et jouissait d’une bonne flexibilité métabolique. En hiver, lorsque les sources de sucre et de glucides étaient quasiment inexistantes pour lui assurer sa survie, il fonctionnait aux lipides pour sa production d’énergie. Durant la saison chaude et la fin de l’été, les végétaux, les racines des plantes et les quelques baies sauvages lui permettaient de passer transitoirement sur un fonctionnement par l’apport de glucose et de fructose, pour notamment faire des réserves de graisses en vue de la saison froide et des restrictions alimentaires. Les anthropologues ont même souligné qu’il y a 30 000 ans, l’homme de Cro Magnon était très grand, d’une moyenne d’1m85 et son cerveau était plus volumineux que le nôtre actuellement. L’arrivée de l’agriculture et d’un mode d’alimentation de plus en plus glucidique aurait certes été bénéfique pour le développement des civilisations et l’accroissement de la population humaine ; en revanche, elle a eu des répercussions négatives sur le corps humain.Par précaution pour notre santé et notre bien-être, il est préférable d’opter pour une alimentation raisonnée en sucres et glucides et équilibrée en lipides de qualité.
A notre époque d’abondance et de consommation permanente de sucre, nous avons perdu notre flexibilité métabolique et notre corps est confronté au glucose comme source d’énergie très majoritaire avec tous les problèmes qu’il engendre. Et bien que les lipides soient une source d’énergie plus propre, c’est celle qui est la moins utilisée à présent. Certains régimes alimentaires, comme le Low Carb High Fat (pauvre en glucides et plus riche en graisses) ou encore le régime cétogène, tentent de pousser le corps à réapprendre à utiliser les lipides comme source d’énergie. Mais de manière générale, avec le risque permanent de surconsommation de sucre, il est plus sage de diminuer à nos stricts besoins la consommation de glucides (féculents, céréales…), de limiter la consommation des fruits modernes, trop sucrés et de privilégier les baies au moment de leur arrivée à maturité en été, et bien-sûr, de rendre exceptionnelle la consommation de sucre ajouté. Il ne faut pas oublier que le corps est tout à fait capable de produire le peu de glucose dont il ne peut se passer à travers la majorité des aliments, dont les protéines et les légumes. Mais l’essentiel de ses besoins en énergie peut être fourni par les lipides, sans les effets négatifs du glucose. Nous n’avons donc pas du tout besoin de consommer des sucres ajoutés. Il serait même idéal de limiter leur consommation à des moments de plaisir exceptionnels et dans tous les cas, pas tous les jours.Les recommandations officielles :
Devant le problème de la surconsommation de sucre, des normes sont données par les instances publiques depuis plusieurs années. Ces dernières, encore très élevées, sont régulièrement revues à la baisse.La quantité de sucre recommandée par jour par l’Organisation mondiale de la santé, hors fruits frais et lait, est de 5 % des apports énergétiques quotidiens, c'est-à-dire, l'équivalent de 25 grammes par jour, soit six cuillères à café de sucre pour une ration de 2.000 calories pour les adultes et 12,5 grammes pour les enfants. Cependant, il est préférable de limiter sa consommation de sucre autant que possible, voire de ne pas en consommer quotidiennement. En France, la moyenne de consommation est de 35 kg de sucre par an et par habitant, soit 95 grammes par jour, quatre fois la dose préconisée. C’est aussi bien plus que la moyenne mondiale, autour de 20 kg.
Organisation Mondiale de la Santé
La LSS est définie comme l'apport journalier chronique maximal d'une vitamine ou d’un minéral considéré comme peu susceptible de présenter un risque d'effets indésirables sur la santé de toute la population.
ANSES, Les références nutritionnelles en vitamines et minéraux.
Soyez le premier ou la première à déposer un commentaire !