Conseils pour adopter une alimentation naturelle, locale et de saison
Local :
Achetez vos produits alimentaires auprès de fermes locales, de marchés fermiers ou de coopératives.
De saison :
Planifiez vos repas en fonction des légumes, fruits et produits saisonniers disponibles localement.
Naturel :
Supprimez au maximum de votre quotidien les aliments transformés et les plats préparés industriels. Ils sont généralement trop salés et trop sucrés. Ils contiennent de plus en plus des graisses et des sucres modifiés et de nombreux additifs chimiques.
Non à l’importation :
Évitez au maximum (et si possible n’en consommez pas du tout) des aliments importés (même s’ils promettent des bienfaits pour la santé), qui ont parcouru de longues distances pour arriver jusqu’à vous, souvent par avion, et qui sont produits dans des conditions humaines ou environnementales déplorables, comme l’avocat, la banane, les amandes ou la noix de cajou, l’huile de palme, pour ne citer que ces exemples.
- Les avocats : La culture des avocats entraîne une destruction de la forêt, de façon totalement illégale. Une enquête de 2017 révélait la disparition de 700 pins par an au Mexique, premier producteur mondial, soit la surface de 1 000 terrains de football pour répondre à la demande exponentielle dans le monde, notamment en Europe, avec la France comme premier pays consommateur. Mais le problème de l’avocat ne s’arrête pas là. Il assèche les réserves en eau, la culture de l’arbre étant très consommatrice d’eau, estimée à environ 800 litres d’eau par kilo en Espagne par exemple. Au Portugal, dans la région de l’Algarve, ou en Andalousie, l’essor de cette culture, devenue à certains endroits une monoculture, inquiète et menace ces espaces d’assèchement. Parmi les nombreux exemples des ravages écologiques et humains de la culture d’avocat, dans l’ouest de la Colombie, les monocultures d’avocats de la variété Hass, la plus consommée au Monde, sont un véritable fléau. Les forêts d’altitude fragiles sont rasées pour les implanter, l’environnement ainsi que l’eau sont pollués par l’utilisation importante de pesticides, de fertilisants et d’herbicides chimiques et les paysans sont déplacés pour agrandir les zones de culture. Une chose est sûre, malgré ses qualités nutritionnelles, la consommation d’avocat a des répercussions délétères importantes qu’il est facile d’oublier en faisant nos courses alimentaires. Malheureusement, de nombreux régimes alimentaires mettent l’avocat en tête des aliments alors qu’ils ne sont pas indispensables.
- Les bananes : La culture des bananes requiert 10 fois plus de pesticides que les plantations conventionnelles dans les pays développés, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Les bananes sont cultivées dans des conditions humaines déplorables avec des fumigations aériennes pendant que les travailleurs se trouvent dans les plantations, entraînant un scandale sanitaire dans la plupart des pays producteurs. La banane est présente dans tous les rayons de fruits et de légumes depuis plusieurs générations. Il est devenu tellement naturel de les voir et de les consommer qu’on en oublie facilement le prix écologique très élevé de sa culture, du fait que la majorité des personnes en consomment régulièrement. Là encore, certains régimes alimentaires végétariens ou véganes, riches en glucides et en sucre, incitent à une surconsommation.
- Les amandes : 80% des amandes sont produites en Californie, dont la pollinisation des arbres est essentielle à la production. Des milliers d’abeilles sont transportées dans les champs d’amandes chaque année et la mortalité des ruches y atteint des sommets (60%) du fait notamment des pesticides usés à outrance dans ces champs et des changements d’environnement, de climat et d’alimentation des abeilles. De plus, l’amande est très gourmande en eau, on estime sa production à près de 4 litres par amande. Le résultat a été catastrophique sur la sécheresse de l’Etat de Californie, les agriculteurs allant puiser dans les nappes phréatiques de grande profondeur pour l’arrosage et entraînant des restrictions d’eau tous les ans pour le reste des citoyens californiens. Malgré cette aberration, les producteurs d’amandes continuent de s’étendre et de puiser dans les nappes, du fait de la demande qui ne cesse de croître à l’international. Il faut dire qu’elle est prisée par de nombreux régimes de santé bien qu’elle ne soit pas aussi parfaite pour la santé qu’ils le laissent entendre. Ainsi, la production d’amandes ne fait qu’augmenter pour répondre à l’attente des consommateurs. C’est le fruit à coque le plus consommé tel quel, en poudre ou encore sous forme de lait végétal.
- La noix de cajou : elle est produite principalement en Inde, où elle représente aujourd’hui une activité essentielle du secteur économique. A la récolte, elle se trouve dans une coque dont elle doit être extraite, à la main. Les travailleuses qui s’en chargent ont une cadence infernale pour un salaire de misère, entre 2 à 6 € par jour en fonction de leur productivité. Leurs mains et leurs yeux sont brûlés par les produits acides et caustiques que contiennent naturellement les noix à cette étape de la production. Malgré les conditions inhumaines de travail de ces femmes, l’exportation ne cesse de s’accroître dans les pays occidentalisés qui en sont les plus grands consommateurs. L’exigence de prix bas des gros importateurs rend les conditions de production de la noix de cajou toujours plus déplorables. Il est dommage que les régimes alimentaires à tendance végétarienne ou végane soient si gourmands en noix de cajou pour la composition de crèmes ou encore de substituts de produits laitiers comme le fromage.
- L’huile de palme : c’est une huile végétale produite à partir des fruits du palmier qui, peu coûteuse, est utilisée dans de nombreux produits cosmétiques et alimentaires. Elle est décriée dans ce dernier domaine, notamment car elle est souvent hydrogénée (pour permettre une longue conservation) et donc délétère pour la santé.Elle pose également problème à cause de sa production et de son impact sur la déforestation. Greenpeace en 2019 alerte sur la situation en Indonésie, notamment sur les îles de Sumatra et de Bornéo, où la destruction des forêts a fait entrer trois espèces d’orangs-outans dans la liste des espèces « en danger critique d’extinction ». 30 % des forêts pluviales de Bornéo ont été détruites ces 40 dernières années, et près de 150 000 orangs-outans y ont péri au cours des 16 dernières années. Si le cas de l’orang-outan attire la compassion des médias, qu’en est-il des milliers d’espèces d’insectes, d’oiseaux, de rongeurs, de reptiles, sans compter les espèces végétales qui disparaissent en silence?
Ce qu’il faut retenir :
D’une manière générale, pour les aliments qui ne poussent pas sous nos latitudes et dont la production locale ne satisfait pas les besoins croissants des consommateurs, on assiste à des dérives dans les procédés de production et dans les conditions de travail de la main d’œuvre bon marché pour répondre à la demande.
Les études et les modes qui déclarent un aliment comme sain entraînent également une consommation excessive de cet aliment, notamment dans les régimes restrictifs végétariens ou véganes et, incidemment, une production excessive et souvent oublieuse de l’environnement, de la faune, de la flore sauvage et de conditions acceptables et humaines de travail.
L’exemple de la noisette est par exemple édifiant ! Les noisettes poussent dans nos régions, pourtant, la demande et le coût de production font qu’elle est majoritairement cultivée en Turquie, à 70% de la production mondiale.
Nutella, entre autres marques, a notamment été épinglé par une enquête du New York Times en 2019. Les cueilleurs, pour la plupart des réfugiés, parfois des mineurs, travaillent dans des conditions déplorables 7 jours sur 7, entassés les uns sur les autres dans des tentes insalubres et payés un salaire de misère.
De vrais aliments, bruts, variés, non transformés, d’origine animale et végétale de qualité … et bien-entendu, du local et de saison !
Pour bien manger, il est essentiel de manger de vrais aliments animaux et végétaux. Des aliments variés et non transformés, à cuisiner soi-même pour maîtriser la composition des repas. A cela on ajoute, comme nous venons de le voir, l’importance du Local et de Saison !
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