Une apparition toute récente dans l’histoire de l’alimentation humaine !
Tout commence à la préhistoire, avec une alimentation fondée sur la chasse et la cueillette.
Il y a plus de 2,5 millions d’années, les hominidés voient leur environnement se transformer. Les forêts humides, riches en végétaux et en fruits (même si la richesse en fruits est souvent surestimée dans les forêts, sans compter la concurrence des animaux, des oiseaux et des insectes, ainsi que la saisonnalité, même dans les pays tropicaux) laissent place à des forêts plus sèches et à de vastes prairies. Ces changements, liés à d’importantes fluctuations climatiques et à la migration vers des zones plus froides ou tempérées, modifient profondément l’alimentation humaine.
Le développement du cerveau humain s’appuie sur une alimentation d’origine animale, issue de la chasse, bien plus riche en graisses et en nutriments que celle fondée uniquement sur les végétaux. L’être humain, bien qu’il ne possède ni griffes, ni crocs, ni pelage protecteur, surmonte ses limitations physiques grâce à son intelligence. Il gravit les échelons de la chaîne alimentaire. Il apprend à utiliser des outils en pierre pour accéder à la moelle osseuse des carcasses abandonnées par les prédateurs et développe un goût prononcé pour la viande et les graisses animales.
Ce changement de régime alimentaire provoque des transformations physiologiques profondes. Le tube digestif humain s’adapte et devient moins performant pour la digestion des végétaux. L’alimentation du chasseur-cueilleur, composée en grande partie de produits animaux, devient ainsi l’alimentation physiologique évolutive des espèces humaines ayant survécu aux bouleversements climatiques réguliers et aux migrations.
Une fois passés les risques liés à la naissance, à la petite enfance, aux infections et aux accidents, qui diminuait drastiquement leur espérance de vie, les adultes de ces sociétés pouvaient atteindre une longévité honorable, souvent autour de soixante-cinq à soixante-dix ans. Ils ne souffraient ni de cancer, ni de diabète, et leurs dents restaient en bon état. À cet apport essentiel en protéines animales s’ajoutait, selon les saisons, une consommation variée de plantes sauvages, de racines et de baies, généralement moins élevés en glucides simples et complexes que nos fruits, céréales et légumes actuels. Pendant la saison froide, la survie reposait essentiellement sur la chasse.
Environ dix mille ans avant notre ère, la révolution néolithique marque le début de la sédentarisation. L’agriculture apparaît, notamment dans le Croissant fertile, berceau de la culture des premières céréales et de l’élevage. La consommation régulière de céréales commence alors à s’installer. Il faudra encore plusieurs millénaires pour que cette organisation atteigne les régions plus septentrionales.
Les premières céréales cultivées, comme l’épeautre et l’orge, sont moins riches en glucides que les variétés modernes, mais elles constituent néanmoins une source importante d’énergie, principalement sous forme d’amidon. Au fil des millénaires, à mesure que l’alimentation devient plus riche en glucides, les problèmes de santé augmentent. Le volume du cerveau humain commence à diminuer, tout comme la taille corporelle. Les problèmes dentaires se propagent également.
Les populations des régions nordiques, qui conservent une alimentation basée sur la chasse et l’élevage, maintiennent une meilleure santé que celles des sociétés agricoles sédentaires, fondées sur la monoculture et une faible diversité alimentaire.
Autour du Moyen Âge, on observe une chute marquée de la taille et de l’espérance de vie. La majorité de la population n’a plus accès aux protéines animales et survit presque exclusivement grâce au pain et aux céréales. La promiscuité et le manque d’hygiène aggravent encore la situation sanitaire. On est déjà vieux à trente ans.
Avec l’ère moderne et l’industrialisation de l’agriculture, les céréales et les féculents deviennent omniprésents dans l’alimentation. La révolution agricole donne une place dominante aux glucides, tandis que la consommation de sucre augmente rapidement et devient quotidienne. La révolution industrielle amplifie cette tendance. Les glucides sont ajoutés dans la majorité des produits. Les variétés céréalières, les féculents et les fruits sont sélectionnés pour leur teneur plus élevée en sucre. La consommation globale de glucides atteint des niveaux très élevés, avec des conséquences majeures sur la santé.
Certes, l’espérance de vie progresse, notamment grâce aux avancées médicales, à l’amélioration de l’hygiène et à la baisse de la mortalité infantile, mais depuis quelques décennies, la longévité et l’espérance de vie en bonne santé diminuent fortement, impactant également les jeunes générations avec une explosion de cancers chez les jeunes populations sur les dernières années notamment. Cette évolution pourrait devenir un enjeu majeur de santé publique.
L’alimentation n’est certes pas le seul facteur en cause, mais elle est sans doute l’un des plus déterminants.
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