Notre foie doit gérer prioritairement ce qui est toxique pour préserver notre corps. Le sucre, et en particulier le fructose, va lui imposer un travail sans relâche et le limiter dans ses autres fonctions.
Lors de la digestion, les sucres et les glucides sont transformés en glucose. Ce glucose pouvant causer de nombreux problèmes dès que sa présence devient trop importante, il devient une priorité pour notre organisme, qui met tout en œuvre pour l’utiliser soit comme source d’énergie, soit en le stockant sous différentes formes, dont le glycogène et le gras. En effet, les besoins cellulaires en glucose de notre corps sont vite atteints, tandis que notre consommation quotidienne en sucre et en glucides est généralement très supérieure à ce que notre corps arrive à utiliser. Grâce à l’activation de l’insuline, une partie du glucose va être apportée aux cellules de notre corps pour être transformée en énergie, ce qui génère de nombreux déchets qui devront être ensuite éliminés. Ce problème est en grande partie évité lorsque se sont les graisses qui sont utilisées pour la production d’énergie.Le fructose, sous son joli nom qui rappelle les fruits, cache un sucre bien problématique pour le foie depuis qu’il est consommé chaque jour en excès !
Consommées en petites quantités, les sources de glucose (glucides et sucres) sont gérables pour notre corps. Tout excès sera stocké sous forme de graisses, avec les conséquences bien connues au fil du temps, notamment sur la prise de poids. Le fructose, sucre naturellement présent dans les fruits, dans le miel et dans le sucre de table (à hauteur de 50%) pose un problème bien différent. En effet, une consommation quotidienne et excessive de fructose va solliciter négativement un des organes clés de notre corps : le foie. Le fructose, à la différence du glucose, ne va pas avoir la possibilité d’être utilisé directement comme carburant par nos cellules. Le fructose doit être absolument métabolisé par le foie, qui le transforme en glucose et surtout en triglycérides (en gras). Ce gras va d’abord s’accumuler dans le foie. Cette accumulation va progressivement générer un trop plein qui engorge le foie. Ce mécanisme est majoritairement responsable de la maladie du foie gras, encore appelée maladie hépatique stéatosique associée à un dysfonctionnement métabolique qui peu se transformer en stéatohépatite non alcoolique, une inflammation grave du foie pouvant mener à une fibrose, une cirrhose, voire un cancer. Elle découle d’un excès de graisses dans les cellules du foie.La stéatose hépatique concerne près 25 % de la population mondiale, représentant la maladie chronique du foie la plus répandue. En France, en 2020, 18,2% de la population présentait une stéatose non alcoolique, soit près d’un français adulte sur cinq. Les estimations prévoient que cette part fasse plus que doubler d'ici 2030.
*Source : Cohorte épidémiologique française CONSTANCES.
Notre corps n’est pas prévu ni équipé pour gérer une telle dose de sucre, y compris le fructose !
Il est vrai que notre foie n’était pas prévu pour devoir gérer une telle quantité de fructose. Les fruits sauvages que consommaient nos ancêtres de manière occasionnelle et saisonnière en contenaient peu. Les fruits que les hommes ont transformés par sélection au fil du temps, sont devenus tellement concentrés en fructose, qu’il est devenu nécessaire d’en limiter leur consommation.Une étude publiée en 2022 dans The Conversation par deux chercheurs de l’Université de Barcelone, souligne que le fructose génère plus de graisses dans notre foie que les autres sucres, notamment si on le compare à quantité égale avec une dose de glucose. Pourtant, ils rappellent que le fructose, ingéré avec les autres nutriments des fruits (fibres, minéraux, vitamines, etc), que nous devons croquer et mâcher, est absorbé lentement et de façon satisfaisante, ne créant que très peu de graisse résiduelle dans le foie. Tout est une question de quantité, (“La consommation quotidienne modérée d’un aliment naturel et non transformé, tel qu’un fruit, est (...) saine”) et de qualité (consommer le fructose “dans son emballage naturel” des fruits plutôt que le fructose “sorti de son milieu naturel”, ingéré seul ou en cocktail avec d’autres sucres, comme dans les jus de fruits et aliments industriels transformés).
*Source : The Conversation, 5 janvier 2022, Pourquoi le sucre des fruits est bon pour la santé… et le sucre transformé ne l’est pas.
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